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ppcaillou
29 juillet 2020

Zwy Milshtein

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« Milshtein est un homme peu ordinaire.


Méfiez-vous de votre première rencontre avec lui : vous risquez d’être séduit

et pour longtemps »


( Jean-Pierre SEGUIN (historien de l’art BNF)

 

 

 

 

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Zwy Milshtein est né dans la ville moldave de Kichinev en 1934. Il fuit sa Moldavie natale devant l’invasion nazie. C’est l’exode à travers l’Europe de l’Est.


De 1943 à 1944, il fait des études de peinture au Palais des Pionniers de Tbilissi, en Géorgie, puis en 1946, à Bucarest avec le peintre George Ștefănescu.

La Moldavie passe sous le joug du régime stalinien. Milshtein part en 1947 en Israël avec son frère et sa mère et à Chypre, où il étudie la sculpture avec Ben-Tsvi.

En 1948, en Israël, il étudie avec les peintres Raitler, Avni, Ardon, Mokady.

En 1952, avec Nathan Zach et David Avidan, il participe à la revue Likrat qui représente la nouvelle poésie en hébreu.



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En 1956, il reçoit une bourse d'études de la Norman Foundation qui lui permet de se rendre à Paris. Milshtein s'installe rue Hélène, Paris XVIIe, dans un atelier si vaste, qu'il peut y peindre avec un balai sur des papiers de très grands formats. Dans son autre atelier, situé dans son appartement de la rue Molière, près du Palais Royal, il fait ses petits formats. Non sans encombrer les lavabos et la baignoire des mixtures avec lesquelles il fabrique lui-même un papier cuve, selon la recette reçue d’un artisan fabricant de papier d’Angoulême, véritable poète du papier, qui lui a transmis ses techniques et avec lequel il échange sa passion.

 

 

 


En 1963, il expose ses gravures en même temps que ses toiles. En 1966, il obtient le « Le Prix de la Critique » pour la 

gravure.

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En 1965, il publie MICROCOSME, son premier livre d’artiste. Milshtein a besoin non seulement de graphismes mais de textes et de mots pour s’exprimer. Pas du texte des autres, car s’il a illustré Kafka, ce n’est pas tellement après l’avoir lu, mais après avoir constaté une vision proche de la sienne. Dans son « Microcosme » les citations ne sont pas choisies d’avance et ce n’est pas d’après elles qu’il a travaillé, mais il les a réunies ensuite, comme des références
En 1967, DOSSIER SOLANGE est le premier texte littéraire de Milshtein.


Dès 1986, Milshtein s'interesse à la Digigraphie. Si, comme moi, tu te demandes ce qu’est la digigraphie : c’ est un procédé d'impression de reproductions d'œuvres d'art, réalisées en technique numérique sur des imprimantes jet d'encre grand format, labellisé par le fabricant d'imprimantes japonais Epson.

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En 1991, Roland Topor l’invite à participer aux dernières expositions du groupe Panique et collabore à la revue Le Fou Parle.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

En 2007, Milshtein s'installe dans son atelier à Gleizé, dans le Rhône.

                         Il meurt le 4 février 2020                                                                                                                                                                                                                              ( Portrait de Kafka )

 

le-peintre-zwy-milshtein-lors-du-vernissage-a-la-galerie-pallade-photo-joel-philippon-1518732901 (1)Je me suis efforcé de faire une peinture comme on en voit dans chaque petit centimètre carré des chefs d’œuvres du passé. Cela je le dois à Ștefănescu. J’ai le plaisir de peindre et du travail, que m’a communiqué Avni, j’ai le goût des matières et de leur volupté appris avec Ardon. Graver, peindre, dessiner, sculpter, c’est le même plaisir.

Écrire, c’est la même chose. Les mots ont des sens multiples qui dépendent de l’intonation, du geste, des circonstances. De la même manière, on peut prendre un rouge qui sort du tube et le mettre sur une toile, et on peut aussi poser d’abord un enduit, le laisser sécher, le polir, recommencer, et ensuite, mettre un vert, puis ensuite seulement, des couches très fines de rouge. Alors, on voit la différence. On accède par l’art à des choses qui ne sont pas données et qu’on découvre"

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15 juillet 2020

Alcofribas Nasier

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Nous sous sommes penchés, il y a peu, sur "les dires pieux et les pires dieux", mais sachons que bien avant nous, il y a bien au moins, houuuuu, presque 500 ans, que, je ne sais si c'est en tant que médecin ou en tant que prêtre, car il fut les deux en plus d'écrivain, Alcofribas Nasier ( ne demande pas à l'illustre BHL qui il est, il serait foutu de te dire que c'est le pseudonyme de Jean-Baptiste Botul son maître à penser) écrivit dans Pantagruel " Il n'y a qu'une antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse"... et qui savait déjà, puisqu'il le fit dire à Gargantua, soit dit entre parenthèses, à ne pas confondre avec des thèses parentes, que "Les nerfs des batailles sont les pécunes".

N'omettons pas de souligner que Gargantua, bien que né deux ans plus tard que Pantagruel, n'en fut pas moins son père... 

De là à dire que François Rabelais, anagramme, d' Alcofribas Nasier, et Lycée d' Versailles comme disait Béru, inventa la contrepèterie il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas... pas comme ce peintre qui de parle, sans vergogne, de "camp des loucheurs" ...

PS : un autre pseudo fut aussi Séraphin Calobarsy, probablement à une époque où la Renaissance mèlait encore f et ph, i et y ..

Rrabelais

.

mais on peut lui pardonner quand on voit qu'à cette époque il écrivait sur la grande porte de Theleme :

 

Cy n’entrez pas Hypocrites, bigotz,
Vieulx matagotz, marmiteux boursouflez.
Tordcoulx badaux plus que n’estoient les Gotz.
Ny Ostrogotz, precurseurs des magotz,
Haires, cagotz, caffars empantouflez.
Gueux mitouflez, frapars escorniflez
Befflez, enflez, fagoteurs de tabus
Tirez ailleurs pour vendre vo’abus.
Vous abus meschans

 

Rempliroient mes champs
De meschanceté
Et par faulseté
Troubleroit mes chants
Vous abus meschans.

 

Cy n’entrez pas maschefains practiciens
Clers bazauchiens mangeurs du populaire.
Officiaulx, scribes, & pharisiens
Iuges, anciens, que les bons parroiciens
Ainsi que chiens mettez au capulaire.
Vostre salaire est au patibulaire,
Allez y braire : icy n’est faict excès,
Dont en vo’cours on deust mouvoir procès,
Procès & debaz
Peu sont cy desbatz
Où l’on vient s’esbatre.
À vous pour debastre
Soient en plein cabatz
Procès & debatz.

 

Cy n’entrez pas vo’usuriers chichars,
Brissaulx, leschars, qui tousiours amassez.
Grippeminaulx, avalleurs de frimars,
Courbez, camars, qui en vo’coquemars
De mille marcs ià n’auriez asseze.
Poinct eguassez n’estes quand cabassez
Et entassez poiltrons à chicheface.
La male mort en ce pas vous deface,
Face non humaine
De telz gens qu’on maine
Braire ailleurs : ceans
Ne seroit seans.
Vuidez ce dommaine
Face non humaine.

 

Cy n’entrez pas vo’rassotez mastins
Soirs ny matins, vieulx chagrins & ialous.
Ny vo’aussy seditieux mutins
Larves, lutins, de dangiers palatins,
Grecz ou Latins : plus à craindre que Loups
Ny vous gualous verollez iusques à l’ous
Portez vo’loups ailleurs paistre en bonheur
Honneur, los, deduict
Par ioieux acords.
Tous sont sains au corps,
Par ce bien leur duict
Honneur, los, deduict.

 

Cy entrez vous, & bien soyez venuz
Et parvenuz tous nobles chevaliers,
Cy est le lieu ou sont les revenuz
Bien advenuz : affin que entretenuz
Grands & menuz tous soiez à milliers,
Mes familiers serez & peculiers
Frisques gualliers, ioyeux, plaisans mignons.
En general tous gantilz compaignons,
Compaignons gentilz
Serains & subtilz
Hors de vilité,
De civilité
Cy sont les houstilz
Compaignons gentilz.

 

Cy entrez vous qui le sainct evangile
En sens agile annoncez, quoy qu’on gronde.
Ceans aurez un refuge & bastille
Contre l’hostile erreur, qui tant postille
Par son faulx stile empoizonner le monde.
Entrez qu’on fonde icy la foy profonde.
Puis qu’on confonde & par voix, & par rolle
Les ennemys de la saincte parolle,
La parolle saincte
Ià ne soit extaincte
En ce lieu tressainct
Chascun en soyt ceinct,
Chascune ayt enceincte
La parolle saincte.

 

Cy entrez vo’dames de hault paraige
En franc couraige. Entrez en bon heur,
Fleurs de beaulté à celeste visaige,
À droict corsaige, & maintien prude et saige,
En ce passaige est le seiour d’honneur.
Le hault seigneur, qui du lieu fut donneur
Et guerdonneur, pou vo’l’a ordonné,
Et pour frayer à tout prou ordonné,
Ordonné par don
Ordonne pardon
À cil qui le donne.
Et tresbien guerdonne
Tout mortel preu d’hom
Ordonné par don.

5 juillet 2020

La beauté intérieure de l’homme invisible

 

 

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Avant toute chose, pour ne pas m’attirer les foudres de militantes féministes, je crois qu’il est indispensable de préciser que lorsque l’on parle d’homme invisible, un peu comme l’appellation « homme de Néandertal » le mot homme n’exclut pas la femme …  non, non, je sais, mais il vaut mieux prévenir que guérir disait ma maman.

 

C’est en 1897, en Grande-Bretagne, qu’on évoqua pour la première fois l’homme invisible. Cependant nous n’avons absolument aucune preuve, mais alors aucune, que, par exemple, une momie n’en cachait pas déjà un.  Et puisque l’on parle de momie, qui nous dit qu’au moyen-âge un preux chevalier dans son armure, ou même de nos jours un homme cagoulé n’est pas, derrière le masque, invisible, hein ? qui nous dit ?  l

 

Lui qui déclara, je cite : « la nuit, je vois les arbres, les maisons, le ciel, les étoiles, je vois les chiens, les chats, les chouettes. Mais moi personne ne me voit, je suis l’homme invisible »

 

Il faut savoir que, curieux, des chercheurs, pléonasme, non ? américains ont découvert un moyen de rendre la peau transparente, pas celle de l’homme, pas que je sache, mais celle du hamster. Une histoire de collagène et on le sait, où il y a le collagène y a pas de plaisir.  S’ils avaient appliqué leur découverte sur l’homme, ils auraient pu constater que, contrairement à ce que l’on croit, certains êtres humains peuvent vivre sans cœur. 

 

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Mais nous l’aspect physique on s’en contrefiche, nous notre question c’est « comment se rendre compte de la beauté intérieure de l’homme invisible ». Loin de moi l’idée de vous conter dans le menu détail la mésaventure que Superman narra à Spiderman ( ou l’inverse, je ne sais plus qui narra à qui, il n’eût plus manqué que l’histoire se passasse à Nagasaki )  ) du jour où il vit Wonder Woman sur sa terrasse … Mais revenons à nos moutons, enfin à notre homme invisible.

Comme tout un chacun, bien qu’il soit a priori gentil, certains de ses amis déclarent à qui veut l’entendre « je ne peux pas le voir, même en peinture ». C’est vrai qu’en peinture, il est de bons peintres qui, à ma connaissance, n’ont jamais été foutus de le représenter, alors qu’ils peignent, aisément même et avec talent, une licorne ou un centaure bien qu’ils ne les aient jamais vus que dans les livres. Sans compter qu’ils ne savent peut-être pas s’ils ont peint un bucentaure, un ichtyocentaure, ce dernier ayant quand même eu l’extrême honneur de tirer le char de Poséidon, qui peut se vanter d’avoir tracté Poséidon ?, ou, je n’aime pas trop en parler, je ne voudrais pas que le lecteur fasse un quelconque rapprochement avec votre serviteur, l’onocentaure. Bien que ledit serviteur soit, en toute modestie, sans tort. Car, c’est connu, le tort tue et c’est la mort sûre. Mais bon, une fois de plus on s’éloigne du sujet, revenons à notre homme invisible.

 

Dali l'homme invisible0237On parlait de peintres mais, Dali, qui fit du beau malgré son anagramme, a eu l’extrême chance de le voir et le représenter en 1929, selon lui il mesurait 140 x 81 cm, c’est précis, mais, soit dit en passant, et sans se moquer, on est loin des mensurations harmonieuses de Gloria Stuart. Il le revit une seconde fois en 1932, mais là beaucoup plus modestement, il ne mesurait plus que 16,5 x 23,8 cm. Alors l’a t-il réellement vu ou est-ce sa beauté intérieure qu’il a ressentie et représentée. 

 

 

                    La beauté intérieure de l'homme invisible serait dans ce cas une évidence.

il faudra qu'on dise de moi, celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n'est le régime de la liberté
( Gustave Courbet )
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