Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ppcaillou
29 mars 2016

August Macke

Macke 1

August Macke, né le 3 janvier 1887 à Meschede (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), mort le 26 septembre 1914 à Perthes-lès-Hurlus, est un peintre expressionniste allemand.

C'est en 1903 qu'August Macke a rencontré sa future femme, sur le chemin de l'école. Ce fut le coup de foudre et, sous prétexte de faire le portrait de Walter, le frère d'Elisabeth que Macke a connu au Kreuzgymnasium, il réussit à s'introduire dans la famille Gerhardt. Un privilège qui le mènera au mariage avec Elisabeth six ans plus tard.

Macke commença ses études artistiques en octobre 1904 à l'académie des Beaux-Arts de Düsseldorf et en 1905, il n'hésite pas à s'inscrire aux cours du soir de l'école des Arts décoratifs, où une plus grande liberté de travail sur des sujets du quotidien (plantes, animaux...) lui convient mieux que les sujets académiques.

En 1906, Macke quitte l'académie qui, selon lui, n'a plus rien à lui apprendre, et découvre en 1907 « la modernité française » : l'impressionnisme. Cette découverte modifie sa perception de la vie et de la peinture.

Il se rend à plusieurs reprises à Paris pour découvrir sur place les œuvres d'Édouard Manet, Degas, Toulouse-Lautrec, Seurat, Pissarro ainsi que la vie parisienne sur les boulevards, dans les parcs et les cabarets.

Ces nouveautés lui inspirent de nombreuses esquisses dans lesquelles il exprime sa façon de percevoir le caractère éphémère de l'apparition et la fixation précise d'une impression spontanée.

Macke 4

Macke_043

En été 1907, de retour à Bonn, imprégné d'impressionnisme, Macke choisit de travailler en plein air et réalise la petite esquisse à l'huile, Arbre dans un champ de blé.

Après un court séjour à Berlin dans l'atelier de Lovis Corinth, où il peint quelques toiles, il entreprend de voyager en France et en Italie pour approfondir ses connaissances artistiques et acquérir quelques œuvres pour la collection Koehler.

En octobre 1908, Macke commence son service militaire et n'a guère le temps de peindre. Libéré de ses obligations militaires en 1909, il épouse Elizabeth Gerhardt, nièce du collectionneur Bernhard Koehler qui finance ses travaux.

Pour leur voyage de noces, ils se rendent à Paris, où il peint son célèbre Autoportrait au chapeau.

.

Macke 2

En octobre 1909, les Macke rentrent à Tegernsee où les conditions de vie et le calme de la campagne environnante permettent à August de produire pas moins de deux cents tableaux. Cette période est considérée comme le premier sommet du parcours artistique de Macke.

L'œuvre de Macke connaît grâce à une « purification et une maturation stylistique », une » réorientation décisive ». En cette fin d'année 1909, Macke, admirateur de Cézanne, peint deux portraits de son épouse Femme de l'artiste au chapeau et Portrait aux pommes dans lesquels on retrouve, en plus de l'influence de Cézanne, l'influence des principes de composition des Fauves dont les principaux représentants étaient Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck, Raoul Dufy et Kees van Dongen. En 1911, le citadin qu'est August Macke et son épouse décident de retourner à Bonn. Les toiles issues du début de cette nouvelle période sont définitivement de facture Fauve.

Ses nouveaux contacts avec son ami Franz Marc, Wassily Kandinsky et les autres artistes du Blauer Reiter apportent à Macke une nouvelle impulsion artistique. Bien qu'ayant sa propre perception de ce mouvement artistique novateur, August Macke participe de façon active avec Wassily Kandinsky à l'élaboration de l'almanach du Cavalier Bleu de 1912. Il apporte sa pierre à l'édifice en réunissant les images de la partie ethnographique de l'album et en commentant une étude sur les masques africains dans laquelle il établit la correspondance entre l'art des peuples primitifs et celui de l'Europe moderne.

Macke participe à l'exposition du Cavalier bleu chez Thannhauser, à Munich en février 1912.

Macke 3

Le résultat de l'exposition le déçoit énormément et il « rompt ses relations avec Wassily Kandinsky et le Cavalier bleu » allant jusqu'à les caricaturer dans sa toile de 1913 Caricature du Cavalier bleu sorte de pamphlet pictural dans lequel il n'hésite pas à égratigner son ami Franz Marc, Wassily Kandinsky lui-même ainsi que le galeriste Herwarth Walden qui avait pris le Cavalier bleu sous sa protection en l'exposant pour le rendre vendable dans sa galerie berlinoise. La « spiritualité intellectuelle » de Kandinsky s'oppose à la « contemplation des choses » de Macke ; « la page est tournée ».

En 1913, Macke déménage en Suisse, où il connaît une année très fructueuse, centrée sur les motifs de la nature et de l'homme. Lors d'un court voyage en Tunisie (financé par Bernhard Koehler) avec Paul Klee et Louis Molliet, il peint de nombreuses aquarelles et prend beaucoup de photographies qui lui serviront de support par la suite pour d'autres peintures à l'huile. Sa dernière peinture, Adieu, revêt une dimension prophétique.

 Macke est mobilisé le 8 août 1914. Il est tué sur le champ de bataille, en Champagne le 26 septembre 1914, à l'âge de 27 ans. Il repose au cimetière militaire allemand de Souain.

 

Publicité
Publicité
29 mars 2016

Hans Hartung

Hartung 1

Hans Hartung, né le 21 septembre 1904 à Leipzig et mort le 7 décembre 1989 à Antibes, est un peintre français d'origine allemande, l'un des plus grands représentants de l'art abstrait et le père du tachisme.

Son grand-père maternel et son père, musicien amateur et peintre autodidacte, sont médecins. Sa vocation est précoce : il raconte cette expérience faite dès l'âge de six ans : « Sur un de mes cahiers d'école, j'attrapais des éclairs dès qu'ils apparaissaient. Il fallait que j'aie achevé de tracer leurs zigzags sur la page avant que n'éclate le tonnerre. Ainsi, je conjurai la foudre ». De 1912 à 1914, sa famille s'installe à Bâle ; l'astronomie et la photographie l'émerveillent : il construit son propre télescope grâce auquel il observe des « fragments du réel » dont l'apparence abstraite anticipe sur ses futures œuvres. Il fréquente ensuite jusqu'en 1924 le lycée de Dresde, se passionnant pour Rembrandt, Goya, Frans Hals, Le Greco, puis les expressionnistes allemands, Oskar Kokoschka, Emil Nolde. Copiant librement certaines œuvres, il en simplifie la composition pour n'en retenir que les masses colorées. Dès 1922, il atteint l'abstraction dans une série d'aquarelles où apparaissent déjà les tracés noirs et les taches colorées et, en 1923-1924, avec des fusains et des sanguines.

En 1924 et 1925, Hartung poursuit des études de lettres classiques, de philosophie et d'histoire de l'art à Leipzig. Il assiste à une conférence de Kandinsky, s'inscrit en 1925 et 1926 à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde où, à l'occasion de l'Exposition internationale, il découvre le parcours de la peinture française, de l'impressionnisme au cubisme. Durant l'été, il parcourt l'Italie à bicyclette puis arrive à Paris, où il vit jusqu'en 1931 ; il effectue deux séjours au Barcarès, près de Perpignan, et voyage en Belgique et Hollande. Il rencontre Anna-Eva Bergman, jeune peintre norvégienne qu'il épouse en septembre 1929. En 1931, après un séjour sur la Côte d'Azur pendant l'hiver, il expose pour la première fois, à Dresde, et avec Anna-Eva Bergman l'année suivante, à Oslo, travaillant un moment dans une île du sud de la Norvège.


Hartung 3Après la mort de son père et face à la montée du nazisme, Hartung quitte l'Allemagne pour les Baléares, confiant au passage à Paris quelques toiles à la galerie Jeanne Bucher ; il construit une petite maison sur la côte nord de Minorque. Sans argent, il regagne Paris en 1934, passe par Stockholm puis rentre en Allemagne, à Berlin. N'acceptant pas le régime nazi, il parvient à passer en France et s'installe définitivement à Paris. Il s'y lie avec Jean Hélion et Henri Goetz, rencontre Kandinsky, Mondrian, Alberto Magnelli, César Domela, Miró et Calder avec qui il expose. Entre 1934 et 1938, il peint la série de ses « taches d'encre ». N'ayant pas les moyens de se procurer de quoi dessiner, il s'installe à la terrasse des cafés et commande des cafés-crèmes, ce qui l'autorise à demander aussi aux serveurs de l'encre et du papier. Ses premières œuvres consistent en des tourbillons d'encre noire tracés les yeux fermés, destinés à apaiser son angoisse. Car l'abstraction de sa peinture vient chez lui d'une nécessité intérieure et non d'une recherche théorique ou d'une imitation des tendances historiques de la peinture

Face à de grandes difficultés matérielles, la maladie de sa femme, leur divorce, le retrait de son passeport par l'ambassade d'Allemagne, Hartung bénéficie de l'hospitalité de Goetz et travaille dans l'atelier du sculpteur Julio González. En 1939, il s'inscrit sur la liste des volontaires contre l'hitlérisme en cas de guerre et épouse Roberta González, la fille du sculpteur. En septembre 1939, la France est décidée à arrêter et enfermer un certain nombre de ressortissants allemands présents sur le territoire national. Malgré son opposition au régime, Hans Hartung fait partie de ceux qui sont arrêtés. Libéré le 26 décembre, il s'engage dans la Légion étrangère pour la durée de la guerre sous le nom de Jean Gauthier et est envoyé en Afrique du Nord. Présentant peu de goût pour la chose militaire, il est désigné, avec un autre camarade du nom d'Andréas Rosenberg, pour repeindre l'intérieur du réfectoire du quartier militaire de Sidi Bel Abbès. Après la signature de l'armistice, il est démobilisé, quittant l'armée le 8 septembre 1940.

hartung 2

Il se réfugie alors avec la famille González dans le Lot. Après la mort de Julio González en 1942 et l'occupation de l'ensemble de la France, Hartung passe en 1943 en Espagne. Incarcéré, puis placé dans le camp de concentration de Miranda del Ebro durant sept mois, il rejoint l'Afrique du Nord et s'engage à nouveau dans la Légion, sous le nom de Pierre Berton cette fois-ci. Affecté au Régiment de marche de la Légion étrangère comme brancardier, blessé durant l'attaque de Belfort en novembre 1944, il est amputé de la jambe droite à Dijon. De retour à Paris en 1945, où il est aidé par Calder, il est naturalisé français en 1946, décoré de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille militaire et de la Légion d'honneur.

Dans les années suivantes, Hartung participe à plusieurs expositions ; une première exposition personnelle a lieu à Paris en 1947 à la galerie Lydia Conti qui le révèle au public, et il est remarqué par les critiques. Alain Resnais réalise sur lui un film, intitulé Visite à Hans Hartung, qui est présenté en 1948 en Allemagne et en 1950 à Paris. À partir de 1949, il réalise plusieurs expositions personnelles ou collectives et fait la connaissance de Schneider, Soulages, Mathieu, Baumeister et Rothko. Il est alors reconnu comme l'un des chefs de file de l'art informel et un des précurseurs de l’Action Painting. Une rétrospective de son œuvre est présentée dès 1952 au musée de Bâle où il retrouve Anna-Eva Bergman. En 1953, Hans Hartung s'installe à nouveau avec Anna-Eva Bergman, revenue de Norvège, et divorce d'avec Roberta Gonzalez. Il commence à exposer à la Galerie de France de Myriam Prévot et Gildo Caputo et est élu en 1956 membre de l'Académie des arts de Berlin. En 1957, Hartung se remarie avec Anna-Eva Bergman. Multipliant les expositions de ses peintures, gravures et lithographies, il reçoit en 1960 le grand Prix international de peinture de la Biennale de Venise. À partir de 1961, le procédé du grattage est à l'origine d'un renouvellement de sa peinture. Il s'invente également de nombreux outils, larges brosses, pistolets et aérographes, balais de genêts, sulfateuses, tuyaux d'arrosage, rouleaux de typographes ... et recourt à des matériaux nouveaux (peinture vinylique et acrylique qui sèche rapidement).

Hartung 4

En 1964, Hartung fait avec Anna-Eva Bergman un voyage en bateau au long de la côte de l'extrême nord de la Norvège et en rapporte des milliers de photographies. À l'occasion de la publication du catalogue de ses gravures, celles-ci sont dans leur totalité exposées à Brunswick (Basse-Saxe) en 1965. De larges rétrospectives de son œuvre sont présentées au Musée de Turin en 1966, au Musée national d'Art moderne de Paris en 1968, puis à Houston, au Québec et à Montréal en 1969, tandis que ses toiles récentes sont exposées à New York. Hans Hartung reçoit le Prix d'honneur de la Biennale de gravure de Ljubljana en 1967, le Grand Prix des Arts de la ville de Paris en 1970. Pour son soixante-dixième anniversaire, le Musée de Cologne lui consacre en 1974 une nouvelle rétrospective et la revue Cimaise un numéro spécial. En 1968, Hartung fait construire près d'Antibes une maison et des ateliers dont il conçoit les plans et où il séjourne en permanence à partir de 1972. D'autres rétrospectives lui sont consacrées en 1975 à Berlin et à Munich, le Metropolitan Museum of Art de New York exposant une trentaine de ses œuvres monumentales. En 1975-1976, André Parinaud organise l'exposition itinérante en France Trente créateurs réunissant Pierre Alechinsky, Olivier Debré, Hans Hartung, François Heaulmé, Roberto Matta, Zoran Music, Edouard Pignon et Pierre Soulages. Les éditions Skira publient Un monde ignoré vu par Hans Hartung, avec des reproductions de ses photographies et des textes de Jean Tardieu.

Hartung 5

Hartung est élu en 1977 à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France et le Centre Pompidou organise une exposition itinérante de ses gravures et lithographies. Un timbre-poste reproduisant l'une de ses peintures est émis en 1980. À cette occasion, le Musée de la Poste présente les tapisseries et gravures sur bois de Hartung et d'Anna-Eva Bergman. Hartung est en 1981 le premier peintre à recevoir le Prix Kokoschka créé par le gouvernement autrichien. La même année, la Stâdtische Kunsthalle de Düsseldorf, puis la Staatsgalerie Moderner Kunst de Munich organisent une grande exposition rétrospective ainsi que la Fondation Henie-Onstad en Norvège. Hartung se voit consacrer en 1982 une salle personnelle permanente à la Staatsgalerie Moderner Kunst de Munich. Le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur inaugure en 1983 au Musée d'Antibes une exposition de ses photographies tandis que le Kupferstich-Kabinett der Staatlichen Kunstsammlungen de Dresde expose les soixante-et-une lithographies et gravures qu'il lui a offertes. En 1984 est ouverte au Hessisches Landesmuseurn de Darmstadt une salle consacrée à ses peintures, et Hartung reçoit la croix de grand officier de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne. Dans les dernières années de sa vie, Hartung va peindre au pistolet à peinture, ce qui lui permit de faire plus trois cents toiles l'année de sa mort, en 1989.

Anna-Eva Bergman meurt le 24 juillet 1987, Hans Hartung, épuisé, malade, diminué par l'âge et l'infirmité, s'éteint le 7 décembre 1989 à Antibes. Selon sa volonté, ses cendres sont dispersées dans la Méditerranée. Son ultime message tient dans cette formule qui rejoint celle d'André Malraux :

« L'art me paraît être un moyen de vaincre la mort. »


28 mars 2016

Bram van Velde

Bram Van Velde 1

Abraham Gerardus van Velde, dit Bram van Velde, né le 19 octobre 1895 à Zoeterwoude, près de Leyde, mort le 28 décembre 1981 à Grimaud, est un peintre et lithographe néerlandais.

Sa mère, Catharina von der Voorst (1867-1949) est la fille illégitime d’un comte. Son père, Willem Van Velde (1868-1914), possède une petite entreprise de transport fluvial sur le Rhin. Bram est le second enfant (sa sœur Cornelia naît en 1892, Geer, qui sera également peintre, et Jacoba en 1898 et 1903). En faillite et après de graves difficultés, le père abandonne les siens. Sa famille, qui aura plusieurs domiciles, à Leyde, Lisse, puis La Haye, connaît une terrible misère qui marquera profondément Bram.

Quelques bonheurs sont liés à la peinture: à l’âge de cinq ans, l’enfant reçoit sa première boîte de crayons.

Entré en 1907 comme apprenti dans la firme de peinture et de décoration intérieure Schaijk & Kramers, à La Haye, il est encouragé dans son art par Eduard H. Kramers et son fils Wijnand, collectionneurs et amateurs sensibles à son talent. Ceux-ci seront régulièrement ses mécènes jusque vers 1934. Bram est réformé en tant que soutien de famille au début de la Première Guerre mondiale. Il poursuit son travail de peintre en bâtiment et décorateur, et s'inscrit au Mauritshuis de La Haye pour y copier les maîtres anciens.

Bram Van Velde 2

En 1922, Kramers incite Van Velde à voyager et lui verse une petite rente. Celui-ci se rend à Munich, puis se fixe au nord de Brême, à Worpswede, où depuis les années 1890 existe une colonie d’artistes expressionnistes : ce court séjour d'à peine plus de trois mois déterminera chez Van Velde son passage à la modernité. Il quitte cependant assez rapidement Worpswede pour s'installer à Paris, dans le quartier de Belleville. Sa carrière décolle, et en février 1927 il se rend à Brême pour y exposer ses œuvres. Il enchaîne en avril par la Jury-Freie Kunstschau de Berlin, et est admis, ainsi que son frère Geer, au Salon des indépendants, à Paris, où ils exposeront plusieurs fois de (1928 à 1932, en 1940 et 1941). Il va à Chartres en compagnie d’Otto Freundlich, et découvre à cette époque Matisse, probablement chez Paul Guillaume. Rencontre essentielle pour son œuvre, tout comme, au cours des années à venir, celle de Picasso.

Le 6 octobre 1928, Van Velde épouse Lilly (1896-1936), artiste peintre allemande qu'il fréquentait probablement depuis Worpswede. Après la crise de 1929, les conditions de vie se durcissent pour le couple, qui décide de s'installer en Espagne. En septembre 1932, ils sont à Majorque. La guerre civile espagnole éclate en 1936, Lilly meurt à l'hôpital et Van Velde est rapatrié sur un bateau de guerre à Marseille, avec quelques toiles. Il rejoint Paris et s'installe chez Geer, puis rencontre Marthe Arnaud, ancienne missionnaire luthérienne au Zambèze, qui deviendra sa compagne. Par l'intermédiaire de celle-ci, il rencontre Samuel Beckett, qui deviendra son ami. Interpelé en 1938 dans la rue alors qu'il parlait allemand avec Marthe, il est brièvement emprisonné parce que ses papiers ne sont pas en règle. Van Velde fera quelques autres séjours en prison dans les années qui suivront.

 

bram van velde 3

C'est en 1939 que l'artiste crée son propre langage plastique, avec la première de trois grandes gouaches qui fonderont les caractéristiques de son art. Il arrête de peindre en 1941 (il n'a « plus la force de poursuivre (son) œuvre », selon ce qu’il écrira vers 1945 à un collectionneur néerlandais), pour ne reprendre que vers l'automne 1945. Sa première exposition personnelle ouvre le 21 mars 1946 à Paris à la Galerie Mai de Marcel Michaud avec vingt cinq peintures, la quasi-totalité de son œuvre. C'est un échec. Le premier texte de Beckett sur Van Velde paraît dans les Cahiers d'art de Christian Zervos. En 1947, il signe un contrat avec la Galerie Maeght de Paris, et en 1948 expose chez Kootz à New York - un nouvel échec commercial, malgré une bonne critique de Willem de Kooning. Après une nouvelle absence d'acheteurs chez Maeght, il s'arrête de peindre pendant une année, puis Maeght rompt son contrat en 1952 après encore un nouvel échec, tout en conservant son stock d'œuvres. En 1958, Franz Meyer organise la première exposition muséale de Bram van Velde avec sa rétrospective à la Kunsthalle de Berne. Le couple Bram-Marthe quitte Paris cette même année, mais Marthe meurt l'année suivante (11 août), renversée par une voiture lors d'un passage à Paris. Bram fait la connaissance à Noël 1959 de Madeleine, à Genève, qui sera sa nouvelle compagne.

 

Dès 1961, le rythme des expositions s'accélère, son niveau de vie s'en ressent. Un premier film de Jean-Michel Meurice est tourné sur sa vie. Van Velde oscille entre Paris et Genève, où il commence à peindre avant de s'y installer en 1967. La France le nomme chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1964, les Pays-Bas lui décernent l’ordre d’Orange-Nassau en 1969. En 1973, il peint à La Chapelle-sur-Carouge quelques grandes gouaches qui sont comme un dernier déploiement « sauvage » de la couleur dans son œuvre. Aimé Maeght le reprend alors dans sa galerie, près de vingt ans après l’avoir congédié. En 1975, c'est au tour des sociétés académiques de Belles-Lettres de Lausanne, Genève et Neuchâtel de lui remettre à Rolle le prix de Belles-lettres, et en 1980 il est nommé chevalier de l’ordre du Faucon islandais. Son quatre-vingtième anniversaire s’accompagne, lui, d’un hommage collectif (Fata Morgana, Montpellier).

bram van velde 4

Van Velde collabore au début 1981 à la revue d'art Trou (N° 2), pour laquelle il crée une estampe originale pour illustrer les cent premiers exemplaires. 

Bram van Velde meurt le 28 décembre 1981 à Grimaud, près de Saint-Tropez et est enterré à Arles.

Son soutien et ami Jacques Putman, qui l'aura soutenu depuis son départ de chez Maeght et pendant le reste de sa carrière, meurt le 27 février 1994 à Paris et repose auprès de lui.

30 janvier 2016

Gustave COURBET

Courbet 1

Gustave Courbet

Courbet 4 Le_Désespéré

né le 10 juin 1819 à Ornans, près de Besançon (Doubs), et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse, est un peintre et sculpteur français, chef de file du courant réaliste.

 

La vie de Courbet est un roman ... un long roman ... je t'encourage à en lire un bon résumé sur Wikipédia

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Courbet

 

 

Courbet 3 Un enterrement à Ornans

L'enterrement à Ornans

.

.

.

.

.

.

.

.

L'atelier de l'artisteCourbet 5 LAtelier_du_peintre

.

.

.

.

.

.

.

.

Courbet 6 Origin-of-the-World

L'origine du monde

26 janvier 2016

Antoni Tàpies

Tapies 1

Antoni Tàpies i Puig, 1er marquis de Tàpies né le 12 décembre 1923 à Barcelone où il meurt le 6 février 2012 (à 88 ans), est un peintre, sculpteur, essayiste et théoricien de l'art espagnol d'expression catalane.

Au début des années 1940, Tàpies est victime d'une grave infection pulmonaire qui lui impose deux années de convalescence durant lesquelles il s'intéresse à l'histoire de la philosophie, à la musique romantique, continuant à peindre et à dessiner. Il est profondément marqué par les atrocités de la guerre civile espagnole. C'est au terme de cette période qu'il se tourne définitivement vers l'art.

Il commence par suivre des cours de dessin à l'Académie Valls ( sic ! ) , en 1943, avant de se consacrer à la peinture en 1946. Il fait des copies à l'huile de tableaux de van Gogh et de Picasso. Il perfectionne également ses connaissances musicales et s'intéresse de plus en plus à la littérature, à la philosophie, à l'art oriental ainsi qu'à la calligraphie. Influencé par la philosophie orientale, il utilise des empâtements épais, des collages, des objets trouvés et des graffiti pour ses premières créations. Il fréquente également un groupe clandestin d'écrivains catalans, le Baus.

Tapies 4

En 1948, son travail suscite la controverse lors de sa première participation au Salo d'Octubre de Barcelone. La même année, il est cofondateur du mouvement « Dau al Set » et de la revue éponyme, proche des mouvements dadaïste et Surréaliste et dont l'âme est le poète catalan Joan Brossa. En 1949, il rencontre Joan Miró, qui l'influence énormément, à l'instar de Paul Klee pendant sa première période surréaliste.

Sa première exposition personnelle a lieu en 1950 à la Galerias Layetanas de Barcelone. Il se dirige rapidement vers l'abstraction et, bien avant l'Arte Povera, intègre des matériaux non académiques (matériaux organiques végétaux, débris de terre et de pierre) dans ses travaux. Ainsi, à partir de 1953, il est un des premiers à donner ses lettres de noblesses au mélange des matériaux, ajoutant de la poudre d'argile et de marbre à sa peinture, utilisant le papier déchiré, la corde et des chiffons (Gris et Vert, Tate Gallery, Londres, 1957).

Tapies 2

Dès le milieu des années 1950, sa renommée devient internationale. Il remporte des prix internationaux et est boursier du gouvernement français. Il participe à la Biennale de Venise en 1952 et est exposé dans plusieurs pays. Dans les années 1960, maintenant son œuvre dans le domaine de la recherche, il collabore avec Enrique Tábara, Antonio Saura, Manolo Millares et de nombreux autres artistes. Son travail s'enrichit alors de références politiques qui prennent la forme de symboles et de mots écrits sur les supports. À partir des années 1970, influencé par le Pop-art, il intègre dans ses œuvres des matériaux plus volumineux, tels que des pièces de mobilier. Dans les années 1990, il collabore avec Estéfano Viu, Maximiliano, Eduardo Chillida et de nombreux autres artistes. En 2000, il réalise l'affiche officielle des Internationaux de France de tennis. Il illustre le n° 7025 du journal Libération, daté du samedi 13 décembre 2003 et du dimanche 14 décembre 2003 avec onze œuvres originales ainsi qu'un alphabet complet de lettrines.

Tapies 3

Maison Mantaner i Simon à Barcelone, siège de la Fondation Tàpies.
Enfant de Barcelone, Tàpies a été chargé de métamorphoser l'ancienne maison Mantaner i Simon. Il en a conservé la façade mais il a couronné le toit d'une sculpture, Nuage et chaise, composée de tubes d'aluminium et d'une toile métallique d'acier inoxydable : l'ensemble est un nimbe d'où surgit un siège suspendu. C'est désormais le siège de la Fondation Tàpies, créée en 1984 et dédiée à l'étude de l'art moderne.

En 1990, la fondation ouvre un musée et une bibliothèque. À cette occasion, Antoni Tàpies confie :

« Mon illusion est d'avoir quelque chose à transmettre. Si je ne peux pas changer le monde, je désire au moins changer la manière dont les gens le regardent. »


Tapies 5En 1979, il est élu membre de l'Académie des arts de Berlin. En 1981, il reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports. En 1983, Il est nommé officier de l'ordre des Arts et des Lettres, puis promu commandeur en 1988. En 1994, il devient membre associé étranger de l'Académie des beaux-arts. En 2010, Antoni Tàpies est élevé par le roi d'Espagne au titre héréditaire de Marquis de Tapiès pour sa « grande contribution aux arts plastiques espagnols et mondiaux ».
Il est docteur honoris causa de l'université des arts de Berlin (1979), du Royal College of Art de Londres (1981), de l'université de Barcelone (1988)

Publicité
Publicité
3 janvier 2016

Aristide MAILLOL

maillol 1

Aristide Maillol,

né Aristide Bonaventure Jean Maillol le 8 décembre 1861 à Banyuls-sur-Mer, où il est mort le 27 septembre 1944, est un peintre, graveur et sculpteur français.

.

.

.

.

maillol 4Il commence sa carrière dans la peinture et s'intéresse très tôt aux arts décoratifs : céramique et tapisserie, avant de se consacrer à la sculpture, vers l'âge de quarante ans.

.

.

.

.

.

.

 

 

 

maillol 7

Il fut l'un des sculpteurs les plus célèbres de son temps. Son œuvre, fondée sur des formes pleines, élaborées à partir de l'étude du nu féminin et simplifiées jusqu'à l'épure, représente une véritable révolution artistique, anticipant l'abstraction. Sa création a marqué le tournant entre le XIXe et le XXe siècle, inspiré nombre de grands artistes, dont Henry Moore, Arp ou Laurens et trouvé une résonance chez Picasso, Brancusi et Matisse. L'œuvre de Maillol a suscité les éloges de grands écrivains, tels Octave Mirbeau et André Gide.


Lorsque Maillol exposa le plâtre de Méditerranée au Salon d’automne de 1905, parmi les peintres fauves, dont les tableaux exaltent la couleur pure, c’est un triomphe. La sculpture, monumentale, représente une femme assise, absorbée dans ses pensées, dont le coude appuyé sur son genou et la tête reposant sur sa main ferment une composition géométrique. André Gide la décrit ainsi : « Elle est belle, elle ne signifie rien, c’est une œuvre silencieuse. Il faut remonter bien loin en arrière pour trouver une aussi complète négligence de toute préoccupation étrangère à la simple manifestation de la beauté. » 

Le comte Harry Kessler, collectionneur allemand, sera son mécène durant toute sa carrière.

Dès 1905, Maillol reçoit des commandes privées et publiques, dont le monument à Louis-Auguste Blanqui, homme politique révolutionnaire, emprisonné une grande partie de sa vie. Maillol représente une femme nue, L’Action enchaînée, qui tente en vain de se libérer de ses entraves par un puissant mouvement de rotation du torse. Cette conception inédite du monument public provoque un terrible scandale. De même, pour l’Hommage à Cézanne, commandé en 1912 par Aix-en-Provence, Maillol s’inspire d’un nu féminin, et les commanditaires refusent catégoriquement l’œuvre, que Frantz Jourdain fera rentrer plus tard dans les collections nationales.

 

Maillol 5

Maurice Denis lui présente en 1910 le collectionneur russe Ivan Morozov, qui lui a commandé des panneaux peints pour la décoration de son salon, pour lequel Maillol réalise quatre sculptures grandeur nature : Pomone, Flore, L’Été, Le Printemps.
Après la mort de Rodin en 1917, auquel on l’a toujours opposé en termes de style, Maillol est considéré comme le plus grand sculpteur français vivant.


Dans les années 1930 Maillol est célèbre, il incarne un renouveau de la sculpture et réalise le Monument à Debussy, aux courbes d’une exquise douceur.

Maillol Dina Vierny

Dans cette période où il cherche une inspiration nouvelle, il fait la connaissance en 1934 de Dina Vierny, jeune fille de 15 ans qui incarne son idéal en sculpture et qui devient son principal modèle pendant dix ans. À la fois muse, interlocutrice et collaboratrice, elle lui inspire ses dernières sculptures monumentales. Elle a aussi été modèle de nombreux peintres comme : Matisse, Dufy, Bonnard.


Il commence sa dernière œuvre en 1940, Harmonie, inachevée, où il atteint le sommet de son art. La silhouette féminine légèrement déhanchée évoque la sculpture médiévale, elle fait la synthèse de toutes ses recherches formelles mais, contrairement aux œuvres précédentes, c’est également un portrait.


L’artiste meurt en 1944 des suites d’un accident de voiture, près de son village natal. Il laisse une œuvre considérable que l’on peut admirer à Paris, en province et à l’étranger. Dans le jardin du Carrousel à Paris sont exposées les dix-neuf sculptures offertes sous l’égide d’André Malraux, en 1964, par Dina Vierny, qui a créé rue de Grenelle un musée consacré à l’artiste, inauguré en 1995 par François Mitterrand.


Dina Vierny, qui avait été sauvée de la déportation grâce à l'entremise d'Arno Breker et de Maillol - a depuis la mort de Maillol entrepris de diffuser son œuvre à l'aide de la fondation Dina Vierny - musée Maillol, à Paris.
En 1994 est inauguré le musée Maillol de Banyuls-sur-Mer, sa ville natale, dans son ancienne métairie qui lui servit d’atelier. Dina Vierny restaura pendant de nombreuses années le bâtiment, le sauvant ainsi de la ruine. C’est là que Maillol venait méditer, travailler. 

maillol 8

C’est dans cet endroit isolé, en pleine nature, environné par les montagnes délimitant la frontière des Pyrénées, qu’il est aujourd’hui enterré sous le socle de l’un de ses chefs-d’œuvre, Méditerranée.

 

 

 

 

 

 

 

Aristide MAILLOL Sculpteur (1861-1944) - Portrait filme' 1942 part1/2

Aristide MAILLOL Sculpteur (1861-1944) - Portrait filme' part 2/2

31 décembre 2015

Paul Rebeyrolle

 

Rebeyrolle 0

Paul Rebeyrolle, né le 3 novembre 1926 à Eymoutiers (Haute-Vienne) et mort le 7 février 2005 à Boudreville (Côte-d'Or), est un peintre, lithographe et sculpteur expressionniste et matiériste français, rattaché au courant de la Nouvelle figuration.

Son enfance est marquée par une tuberculose osseuse, l'obligeant à de longs moments d'immobilité. Il étudie à Limoges avant de rejoindre Paris à la Libération. Il découvre alors les peintres contemporains ainsi que la peinture classique au musée du Louvre.

 

Paul Rebeyrolle est acteur engagé du Manifeste de l'homme témoin qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, prône autour du critique d'art Jean Bouret un retour au réalisme contre les tendances de l'art contemporain. Il participe ainsi le 21 juin 1948 à la Galerie du Bac à l'exposition de « L'homme témoin » (avec Bernard Lorjou, Yvonne Mottet, Michel Thompson et Michel de Gallard). Ce groupe de L'homme témoin sera fondateur du mouvement de la Jeune Peinture.

Membre du parti communiste français à partir de 1953, Rebeyrolle rompt avec ce dernier en 1956 lors de l'invasion russe en Hongrie et du fait de la duplicité du parti face à la guerre d'Algérie. À cette occasion, il peint un grand tableau intitulé « À bientôt j'espère »

Rebeyrolles 1

En 1959, à 33 ans, il exécute à Eymoutiers Planchemouton, un grand tableau commandé par le comité de la première Biennale de Paris, pour orner l'escalier du Palais des Beaux-arts. En 1963, il quitte Paris et s'installe à la campagne pour y vivre et y travailler, d'abord dans l'Aube puis en Côte d'Or.

 

À partir de 1968, il commence un cycle de séries souvent définies par le terme de « politique », que l'on peut énumérer par leurs titres :

1968 : « Guérilleros » 1970 : « Coexistences » 1972 : « Les Prisonniers » 1973 : « Faillite de la Science Bourgeoise » 1975 : « Natures mortes et Pouvoir » 1980-1982 : « Les Évasions manquées » 1983 : « Le Sac de Madame Tellikjian » 1984-1985 : « On dit qu'ils ont la rage » 1986 : « Germinal » 1987 : « Au Royaume des aveugles » 1990-1991 : « Les Panthéons » 1993 : « Splendeur de la Vérité »
Son œuvre, immense, toujours figurative, est marquée par la violence, la rage, la révolte face à l'oppression ou l'engagement politique. Elle est ponctuée de tableaux animaliers et paysagers, ainsi que de tableaux employant des matières collées sur la toile (terre, crin, ferraille...).

Rebeyrolle 2

Peu médiatisée de son vivant, méconnue du grand public ainsi que de certaines institutions, cette œuvre a néanmoins été appréciée par les philosophes Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault ainsi que par certains collectionneurs, tel François Pinault.

Il y a évidemment,  ça me parait la moindre des choses, un Espace Paul Rebeyrolle à  Eymoutiers

 

29 décembre 2015

Pierre Bonnard

Bonnard 1

Pierre Bonnard, né le 3 octobre 1867 à Fontenay-aux-Roses et mort le 23 janvier 1947 au Cannet, est un peintre, graveur, illustrateur et sculpteur français.

Peintre de personnages, figures, nus, portraits, paysages animés, intérieurs, natures mortes, fleurs et fruits, Bonnard est un artiste postimpressionniste membre du groupe des nabis

Dans sa jeunesse, Pierre Bonnard montre un intérêt pour les lettres, le latin, le grec, la philosophie, ainsi que pour le dessin et la couleur. En 1885, après avoir obtenu son baccalauréat, il entre en faculté de droit, selon les désirs de son père. Il obtient sa licence en 1888. Il suit en même temps les cours de l'Académie Julian et est admis à l'École des beaux-arts de Paris, où il rencontre Édouard Vuillard, de qui il se rapproche. Il découvre les peintures de Paul Gauguin, Edgar Degas, Claude Monet et Paul Cézanne.

Il adhère au groupe artistique des nabis, composé, entre autres, d'Édouard Vuillard, Maurice Denis et Félix Vallotton. Il est fortement influencé par les idées de Paul Gauguin et par la vogue du japonisme. Tout particulièrement marqué par cette dernière tendance et la conception différente de la perspective et de l'espace que l'on retrouve dans le kakemono, Pierre Bonnard reçoit alors le surnom de « nabi très japonard » Ce mouvement a également pour caractéristiques l'exaltation de la couleur, la simplification de la forme et la sublimation du quotidien, auquel les nabis confèrent un caractère atemporel.

Bonnard 4

En novembre 1889, Bonnard prête serment d'avocat. Pendant l'année 1890, il se rend tous les jours au prétoire. Il y dessine des hommes de loi. Cette année-là, il effectue son service militaire comme soldat de 2e classe au 52e régiment d'infanterie à Bourgoin. C'est l'origine de sa toile L'Exercice, où il manie des tons purs.


Bonnard 3En 1891, il présente cinq tableaux et quatre panneaux décoratifs au Salon des indépendants. Cette même année, il exécute une commande pour France-Champagne, et abandonne du même coup sa carrière juridique. Il fait alors la connaissance d'Henri de Toulouse-Lautrec, avec qui il se lie d'amitié. Ils se retrouvent en concurrence pour un projet destiné au cabaret du Moulin Rouge, que Lautrec réalise.Au Salon des indépendants de 1892, Bonnard présente Le Corsage à carreaux et La Partie de croquet.Les nabis s'avèrent également novateurs dans le domaine des arts graphiques, en réalisant des albums d'estampes et des livres illustrés. Pierre Bonnard est le premier nabi à s'intéresser à l'affiche. Rejetant au départ le modelé de la peinture traditionnelle en faveur d'aplats de couleurs franches, cernés par une ligne évocatrice et élégante qui vise à l'effet décoratif, il trouve progressivement une voie toute personnelle, où il emploie pour peindre des sujets intimes, intérieurs, nus, fenêtres ouvertes sur jardin, des effets postimpressionnistes servis par des palettes de couleurs légères et lumineuses, le tout soutenu par un sens très sûr de la composition et du dessin.

En 1893, il rencontre Maria Boursin, dite Marthe de Meligny. Elle deviendra son modèle puis son épouse, le 15 août 1925. Le 9 septembre 1925, Renée Monchaty, qui avait servi de modèle à des tableaux comme La Cheminée, et avec qui il était lié depuis une dizaine d'années, se donnait la mort.

Il achète en 1926 la villa « Le Bosquet » au Cannet, où il se retire pendant la Seconde Guerre mondiale et où il passera les dernières années de sa vie. Là, il vit une osmose complète avec la nature.Son épouse, Marthe, meurt le 26 janvier 1942La même année est publiée Scène de famille, l'une des premières lithographies de Bonnard, dans la revue L'Estampe. Il illustre Le Petit Solfège et Petites scènes familières, les album musicaux de Claude Terrasse, son beau-frère. Après quoi, il réalise d'autres lithographies pour La Revue blanche, dont Parisiennes et La Femme au parapluie. Bonnard semble trouver sa voie dans un retour à un certain impressionnisme, introduisant le mystère dans l'apparence visible. Il représente de nombreux nus, tous posés par Marthe, auxquels il associe des motifs de son quotidien. L'étude de la femme à la toilette devient primordiale dans ces années du début du siècle. En 1920, il réalise la scénographie de Jeux, sur une musique de Claude Debussy pour les Ballets suédois et Vaslav Nijinski.

Il arrivait à Pierre Bonnard, devenu célèbre, de retoucher ses toiles une fois celle-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». 

Bonnard 2

Un journaliste relate, en 1943, cette attitude devenue visiblement coutumière.

« Au musée de Grenoble puis au musée du Luxembourg, il lui arriva de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir »

Le musée Bonnard du Cannet est entièrement consacré à l'artiste. Il est ouvert depuis le 25 juin 2011.

.

.

.

.

C'est à son petit neveu, Antoine Terrasse, historien d'art spécialiste du mouvement des nabis et du post-impressionnisme, que l'on doit le plus grand nombre de monographies sur l'ensemble de son œuvre (peintures, dessins, photographies et correspondances). 

bonnard 5

bonnard 6

 .

.

.Bonnard a aussi réalisé de très belles photographies de Marthe ... 

Anecdote croustillante de mon ami Loulou :  "ma grand-mère, sa voisine au Cannet, lui rendait quelques services et il la remerciait avec des dessins ...................... qu'elle mettait à la poubelle ... "

.

 

29 décembre 2015

Henri Manguin

manguin 1

Henri Charles Manguin, est un peintre français, né à Paris le 23 mars 1874, et mort à Saint-Tropez le 25 septembre 1949.

Il est l'un des principaux créateurs du fauvisme français en 1905.

En 1889, Henri Manguin abandonne ses études au lycée Condorcet à Paris pour se consacrer à la peinture. En 1894 il fréquente l'atelier de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts de Paris, où il se lie d'amitié avec Albert Marquet, Henri Matisse, Jean Puy et Georges Rouault.

En 1899, il épouse Jeanne Carette qui sera, à quelques exceptions près, son unique modèle et qui lui donnera trois enfants. Il expose à la galerie B.Weill et au Salon de la Société nationale des beaux-arts. En 1902, il participe pour la première fois au Salon des indépendants.

En 1904, Manguin découvre Saint-Tropez et se lie avec Paul Signac. Il expose au Salon d'automne, aux États-Unis et à la Biennale de Venise. Ambroise Vollard lui achète cent cinquante tableaux et, lors d'une exposition particulière à la galerie Druet en 1906, il se lie avec Henri-Edmond Cross. Il voyage en Italie et expose à Zurich et Bucarest.

manguin 2

Manguin 3

En 1909, il s'installe à Neuilly et participe à une exposition de groupe en Russie. Il séjourne à Honfleur chez Félix Vallotton, où il rencontre des collectionneurs suisses, les Hahnloser. Il se fixe l'été à Sanary où il voit souvent Henri Lebasque et expose à Berlin.

manguin 4

Il habite à Lausanne pendant la Première Guerre mondiale. En 1924, il participe au projet du futur musée de l'Annonciade à Saint-Tropez. Il expose à la galerie Bing en 1927. En 1938, la galerie Eugène Druet ferme, son fils rachète les invendus : Manguin en détruit huit, puis expose dans le monde entier. Il loue un atelier à Avignon en 1942.

Henri Manguin meurt dans sa maison de l'Oustalet le 25 septembre 1949. Le Salon organise une rétrospective posthume de ses œuvres en 1950.

 

28 décembre 2015

Le Douanier Rousseau

Rousseau

Henri Rousseau (Henri Julien Félix Rousseau) dit Le Douanier Rousseau (né le 21 mai 1844 à Laval dans sa maison familiale et mort le 2 septembre 1910 à Paris, est un peintre français. Il est considéré comme un représentant majeur de l'art naïf.

Issu d'une famille modeste, il étudie le droit avant de partir à Paris, où il travaille dans un octroi. Cette position lui vaut son surnom de « douanier ». Il s'engage dans l'armée peu après pour éviter les poursuites consécutives à un vol chez son employeur. Il est libéré en 1868 à la suite du décès de son père et rejoint alors Paris.
Il épouse en 1869 Clémence Boitard avec qui il aura sept enfants, dont un seul parviendra à l'âge adulte.


Rousseau 1Il apprend lui-même la peinture et produit un grand nombre de toiles, qui représentent souvent des paysages de jungle. Il n'a pourtant jamais quitté la France. Son inspiration provient surtout de livres illustrés, des jardins botaniques et de rencontres avec des soldats qui avaient participé à l'intervention française au Mexique.

Ses toiles montrent une technique élaborée, mais leur aspect enfantin a valu beaucoup de moqueries à Henri Rousseau. Habitué du Salon des indépendants, il commence à recevoir des critiques positives à partir de 1891, et rencontre quelques autres artistes comme Robert Delaunay, Paul Signac, Guillaume Apollinaire, Jean-Léon Gérôme, Alexandre Cabanel, Edgar Degas, William Bouguereau, Paul Gauguin, Alfred Jarry qu'il hébergera, Toulouse-Lautrec et Pablo Picasso. Son travail est aujourd'hui considéré comme crucial pour l'art naïf et il a influencé de nombreux artistes, notamment des surréalistes.

Paul Eluard a dit de lui « Ce qu’il voyait n’était qu’amour et nous fera toujours des yeux émerveillés »

Sa notoriété s'accroît avec les années et il continue de participer chaque année au Salon des Indépendants. En 1891, il y montre son premier « tableau de jungle », Surpris !, représentant la progression d'un tigre dans une brousse luxuriante. Cette œuvre est particulièrement appréciée par le peintre Félix Vallotton, parlant à son propos d'« Alpha et d'Oméga de la peinture ».

Rousseau 2

Sa femme meurt en 1888 et sa situation financière devient difficile. Il héberge un temps l'écrivain Alfred Jarry et il prend sa retraite de l'octroi en 1893 pour se consacrer à la peinture, ce qui ne lui apporte pas suffisamment de revenus pour vivre. Il donne alors des cours de violon et écrit plusieurs pièces de théâtre.

Il se remarie en 1899 avec une veuve, Joséphine-Rosalie Nourry, qui mourra en 1903.

Petit à petit, il se fait reconnaître et estimer par les peintres avant-gardistes tels qu'André Derain ou Henri Matisse.

Il possède un atelier au n° 2 bis de la rue Perrel, dans le 14e arrondissement de Paris.

Rousseau 3

Le 2 septembre 1910, il meurt de la gangrène à l’hôpital Necker à Paris, qui d'ailleurs l'enregistra comme " alcoolique'. Ses amis étant absents, sept personnes suivirent son cercueil jusqu'au cimetière de Bagneux où — sans le sou — il fut inhumé dans une fosse commune, l'année suivante quelques intimes se cotisèrent pour faire déposer sa dépouille dans une concession trentenaire. Le 12 octobre 1947 ses restes furent transférés dans le jardin de la Perrine à Laval, sa ville natale où il repose toujours ; sur sa tombe, un médaillon en bronze de Brancusi et une longue épitaphe d'Apollinaire.

.

.

.

En 2007 Gabrielle BELLE fait travailler les enfants de l'école de Saint Agrève ( Ardèche ) sur le thème Rousseau ... 

8-picture2

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 > >>
il faudra qu'on dise de moi, celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n'est le régime de la liberté
( Gustave Courbet )
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 148 716
Publicité