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ppcaillou
25 octobre 2020

Anamorphose


 

Anamorphose à ne pas confondre avec la stéganographie qui est l'art de la dissimulation : son objet étant de faire passer inaperçu un message dans un autre message, qui elle-même se distingue de la cryptographie, ou art du secret, qui cherche à rendre un message inintelligible à autre que qui-de-droit. Pour prendre une métaphore, la stéganographie consisterait à enterrer son argent dans son jardin là où la cryptographie consisterait à l'enfermer dans un coffre-fort. Cela dit, rien n'empêche de combiner les deux techniques, de même que l'on peut enterrer un coffre dans son jardin...


Arcimboldo L'été 1573 musér du louvre"Une anamorphose est une déformation réversible d'une image à l'aide d'un système optique — par exemple un miroir courbe.

Le mot dérive du grec αναμορφωειu anamorphoein, « transformer ».

Certains artistes ont produit des œuvres par ce procédé et ainsi créé des images déformées qui se recomposent à un point de vue préétabli et privilégié.

Historiquement, l’anamorphose est l’une des applications des travaux de Piero della Francesca ( né entre 1412 et 1420 mort en 1492 ) sur la perspective.

On retrouve ensuite Holbein en 1533 puis Arcimboldo ( photo de gauche ) , dont le fille ne s'appelait pas Florine ( je ne peux pas m'empêcher ) , en 1573 puis Jean Francois Niceron (1613 - 46) ...etc .......

Je ne suis pas historien mais je suis persuadé qu'en fouillant dans l'antiquité on risquerait de retouver des exemples …

 

Son premier théoricien fut Jean-Louis Vaulezard. Le Sieur de Vaulezard est un géomètre français ayant publié entre 1630 et 1644, des traités fameux à l'époque, portant sur la perspective, la théorie des anamorphoses cylindrique et conique et la gnomonique. Non, non, il ne s'agit pas d'une lutine qui s'appelle Monique, non, c'est un instrument astronomique qui visualise par son ombre les déplacements du Soleil sur la voûte céleste. Sa forme la plus simple est un bâton planté verticalement dans le sol.

 

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"Sachez que la dernière anamorphose murale en France ( 3 mètres de haut sur 8,44 mètres de long) est dans la chapelle des Jésuites du lycée du Sacré-Cœur à Aix-en-Provence. Après être arrivé en haut des marches du vétuste escalier de l’église, sorte de labyrinthe poussiéreux réservé aux privilégiés, sous les combles, se dévoile la « Fameuse ». La peinture n’est pourtant pas captivante au premier coup d’œil. « Rien de comparable à du Raphaël ou du Michel-Ange », s’amuse M.Dauxin. Le professeur Pascal Julien l’a décrit avec précision : « De face, elle représente un paysage littoral, avec de vastes plaines en ocre jaune et de haute collines rouges ou roses entre lesquelles s’insinue le bleu clair de deux étendues d’eau ». Le fleuve du Tage, tout aussi identifiable que la tour de Belém, montrent tous deux qu’il s’agit d’une représentation de la ville de Lisbonne, avant le tremblement de terre de 1755. « Elle a été réalisée au début du 18ème siècle puisqu’un graffiti a été expertisé et daterait de 1714 », témoigne M. Dauxin. L’intérêt de l’œuvre prend tout son sens lorsque l’on se positionne en rasant le mur, côté gauche : par la magie du travail optique, les collines laissent place à un visage angulaire au front dégarni, la grisaille du plan de la ville se métamorphose en barbe noire et ses plaines et valons se redressent pour laisser place à un grand homme agenouillé, tenant dans ses mains deux clés. « Il s’agit du repentir de Saint-Pierre », sourie le retraité, grand connaisseur de la Bible, « les jésuites étaient passionnés par ce qui ce qui se cachait derrière l’apparence des choses. Ce procédé permettait aux martyrs d’avoir une image dans l’image, anodine aux yeux de leurs persécuteurs.»

 

 

 

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znCes anamorphoses sont l’oeuvre d’un artiste suisse Felice Varini, très connu pour ses œuvres qui retournent totalement le cerveau.

Son œuvre sur la muraille de Carcassonne avait fait couler pas mal d'encre ….

Je te rassure j'y suis allé le mois dernier tout a disparu ...

 

holbein-les-ambassadeurs-1533-londres-the-national-galleryL’anamorphose masque de l'irreprésentable en peinture et en littérature. Elle résulte d’un usage « dépravé » des lois de la perspective, pour reprendre le terme employé par Baltrusaitis dans l’ouvrage qu’il consacre à ce procédé. Elle consiste à déformer une image en suivant les lois mathématiques qui régissent la perspective, soit en l’étirant ou en la disloquant : l’image perd ainsi de sa lisibilité, la signification ne se donne plus à voir de façon immédiate, elle est à rétablir, à construire. L’un des plus célèbres exemples d’anamorphose est le tableau des Ambassadeurs peint par Holbein en 1533 et actuellement exposé à la National Gallery de Londres. Jean de Dinteville, seigneur de Polisy, commanditaire du tableau, et Georges de Selve, évêque de Lavour, y sont représentés, respectivement à gauche et à droite du tableau. Leur pose est solennelle et entre eux, Holbein peint un meuble sur lequel différents objets sont disposés, tous choisis pour leur valeur symbolique puisqu’ils évoquent le quadrivium des arts libéraux constitués de l’arithmétique, de la géométrie, de l’astronomie et de la musique. Ainsi que le souligne Baltrusaitis dans le chapitre qu’il consacre à ce tableau dans son ouvrage sur l’anamorphose, « la nature morte montée sur les rayons, entre les deux ambassadeurs, est comme une table des matières d’un manuel d’artiste. »

Au premier plan du tableau, dans la partie inférieure, une forme oblongue semble flotter sur le dallage : il s’agit d’un crâne en anamorphose que le spectateur ne fait que « voir » sans le comprendre jusqu’à ce qu’il ait changé de point de vue par rapport au tableau. En effet, l’anamorphose n’est redressée qu’en observant cette forme de très près, par-dessus et en se tenant sur la gauche du tableau d’après Baltrusaitis. Or, Daniel Arasse, dans son ouvrage consacré au Détail suggère un autre mode de lecture de l’anamorphose, « plus bas que le cadre du tableau, quelque chose comme à genoux de côté ; le spectateur doit adopter, dit-il, dans la profondeur verticale de l’œuvre, un regard presque latéralement rabattu dans le tableau même. » Ces indications différentes pour rétablir la juste perception indiquent bien que l’anamorphose suppose une participation active du spectateur pour établir son « sens », tout autant sa signification que sa direction. Bien plus, s’il existe différentes postures pour redresser l’anamorphose, n’est-ce pas dire qu’elle crée une béance dans la signification, qu’elle dramatise l’acte d’interprétation comme attitude ou point de vue toujours différents et personnels sur l’objet à comprendre ? Ainsi, l’anamorphose présente-t-elle la compréhension comme une énigme et comme une enquête : quelque chose se donne à voir mais simultanément, le sens se dérobe. De plus, le changement de point de vue auquel elle force le spectateur prouve à quel point interpréter une œuvre suppose de rompre avec des certitudes ou des schémas préétablis pour courir le risque de l’œuvre. L’anamorphose permet donc d’entrer dans une démarche de comparaison entre la peinture et la littérature selon cet angle de l’herméneutique et de l’exégèse de l’œuvre car elle impose une certaine posture face à l’œuvre, tant physiquement qu’intellectuellement et vient mettre en image le travail d’élucidation de l’œuvre.

Etienne Souriau, s’interrogeant sur la finalité ou la fonction des anamorphoses, retient d’abord celle de « montrer et masquer des scènes érotiques ou scatologiques » qui rapproche le procédé pictural « des contrepèteries dans les discours ». Elle interpelle le Spectateur, le met parfois mal à l’aise.


                                        Bon tout ça c'est bien beau, détaillé, mais un peu chiant, avoue …


Personnellement ce que je retiens de l'anamorphose, pour l'avoir vécue en direct, un jour en allant visiter le Palais Idéal du Facteur cheval, c'est l'anamorphose vue par Bernard Pras, en passant la porte d'entrée, waouh ! quelle horreur ! un tas d'ordure, une vieille brouette rouillée cabossée, un guitare cassée, une chaise renversée... Horrifié, oh pt'iiin une expo d'art comptant pour rien , une installation comme ils disent... et ... marchant , en face de ce tas d'immondices, une petite loupe sur un pied et là !!! incroyable !!! le Facteur Cheval . 

 https://www.youtube.com/watch?v=a7LCTT7HKzc&lc=Ugj7skWrvwZYJ3gCoAEC

 

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Après sur les murs  Dali, Van Gogh, Marylin, et d'autres... 

 

 

 

 

 

 

 

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Depuis des artistes de Street Art ont multiplié les exemples ..

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et avec talent 

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Ce passage piétons a été utilisé,

je pense avec succès

pour faire ralentir les automobilistes

 

 

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                                                                 Après il y en a peut être, je dis bien peut-être,

                                                                 qui font de l'anamorphose sans le savoir ou

                                                                 sans vouloir le dire, en tout cas c'est réussi

 



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Ca, euuuh non, ce n'est pas de l'anamorphose ,

enfin je ne crois pas    ...

 

 

 

 

 

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Commentaires
F
en attendant le déjeuner et alors que la neige tombe, je viens de passer un excellent moment à lire tes derniers articles ....merci Pierre et à toi aussi une belle année à venir.. bise
Répondre
L
La Boldoflorine, tu as oublié de citer le cousin de Niceron, le célèbre Nicecarré !
Répondre
il faudra qu'on dise de moi, celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n'est le régime de la liberté
( Gustave Courbet )
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